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Quelle position vis-à-vis d’Auchan ?

  1. Introduction

Les sénégalais semblent partagés sur le sort à accorder à Auchan.

Certains grands commerçants sénégalais considèrent qu’il prend le bénéfice qu’ils auraient du gagner, et militent contre son installation au Sénégal.

Or, d’autres sénégalais clients, qui trouvent leur compte dans cette installation, du fait des ses prix abordables ainsi que de l’hygiène qui y est plus surveillé, considèrent qu’il est bon pour le pays.

Cette vision manifestement différente de part et d’autre, dénote cependant un caractère commun, celui de se focaliser sur un intérêt propre, parfois aveugle.

Il convient de savoir qu’un pays doit faire l’objet d’une culture patriotique, visant un intérêt général.

Cependant, de part et d’autre, l’on croira être dans une telle vision, dans une certaine culture démocratique, faisant référence à la loi du grand nombre, autrement dit à une bataille. Or, une telle loi devrait reposer sur une certaine égalité des connaissances, alors que ceux qui ne savent pas sont en général plus nombreux.

La vraie démocratie devrait donc reposer sur un maximum de bienfaits, embrassant la majeure partie de la population, sans préjudice grave pour les autres.

Il est donc question d’une clarification pour un meilleur choix patriotique.

2. Indépendance

Les négociations pour l’indépendance du Sénégal ont certainement concerné le côté politique, mais aussi le côté économique sur lequel repose tout autre développement.

Le développement économique d’un pays devrait être vraisemblablement celui de sa population. Autrement dit, sa population devrait être riche et détenir les moyens de production, de transformation et de distribution.

L’Etat ne devrait que se limiter à la surveillance de l’équité et du bon fonctionnement du système. Il pourrait ensuite récupérer ses impôts et taxes et devrait pouvoir vivre avec.

3. Un moyen de développer le secteur privé

En fait, il est important de savoir qu’un Etat ne devrait pas s’occuper de la production, ni de la transformation, ni de la distribution des biens et services, sauf pour les utilités publiques (Electricité, Téléphone et Autres moyens de télécommunication de masse, Eau, Transport de masse et similaires).

Toutefois, l’Etat pourrait les amorcer pour les transférer ensuite au secteur privé local, surtout en cas d’environnement économique précaire, comme au Sénégal.

Dans ce cadre, l’Etat du Sénégal a eu à mettre en place la SONADIS (Société Nationale de Distribution), anciennement « Chaine Avion ». Peut-être que cela s’est fait sur la base de bons conseils reçus, et qu’il fallait parfaire en connaissance de cause.

Qu’en a-t-il été ?

Et pourtant, une telle société aurait pu aujourd’hui avoir l’allure d’Auchan, tout en étant détenue par une large partie de la population sénégalaise. Mieux, elle aurait du faire l’objet de plusieurs sociétés se faisant concurrence.

C’est dans ce sens que l’Etat du Sénégal aurait récupéré les industries détenues auparavant par des intérêts  français qui ne voulaient pas devenir sénégalais, comme dans le domaine de l’huilerie par exemple.

Pourquoi ?

Pourtant, ces industries avaient créé des emplois dont bénéficiaient, en majeure partie, des Sénégalais.

Cependant, la majeure partie des bénéfices restait détenue par la partie étrangère. Et ceci devait faire l’objet d’une correction. Autrement, ce serait une hémorragie évacuant la richesse financière du pays vers l’étranger. C’était donc dans la logique des choses, dans un accord entre gentlemen.

Une détention entière par des mains sénégalaises devait faire l’affaire, et garantir un maintien des devises dans le pays.

Qui doit exécuter cette tâche ?

Vraisemblablement l’Etat.

Il convient cependant que cela soit fait par des mains à la fois expertes et patriotiques.

Un bon choix d’investisseur bénéfique pour le pays, ne devrait pas favoriser un rapatriement incontrôlé des bénéfices vers l’extérieur. Cela ruine le pays malgré tous ses efforts inlassables, surtout du côté du secteur primaire.

Or, il semble qu’Auchan entre dans ce cadre.

C’est la raison pour laquelle, des normes doivent être mises en place pour le choix de ces investisseurs, avec une large information de la population qui devrait pouvoir aider, eu égard au fait que l’expertise peut faire défaut du côté de l’Etat.

Il convient aussi de constater que l’ignorance de la majeure partie des Sénégalais rend difficile une telle opération, et donne plutôt faveur à l’individualisme de ceux qui doivent exécuter cette tâche, et qui pourraient préférer œuvrer dans l’obscurité, surtout vis-à-vis de la population.

Bien entendu, l’égoïsme humain peut dominer, au point d’une appropriation personnelle, par le biais d’une position dans la hiérarchie de l’autorité étatique. Et pourquoi pas, une intermédiation des nouveaux gestionnaires même privés, pourrait achever le processus, ceci pouvant se passer d’une manière anonyme. Une population à majorité analphabète pourrait n’y rien comprendre, et pourrait même tomber dans la partisannerie, dans un soutien d’ordre politique,  ethnique ou autre, plutôt aveugle, pouvant même arguer une certaine légitimité.

Or, l’Etat, après avoir récupéré ces industries qui devraient être privées, aurait du les transférer à la population, par le biais d’actions à vendre à la population, avec le maximum de transparence.

Normalement ces industries récupérées auraient du être la propriété de tous les Sénégalais.

Mais à qui a profité la SONACOS ?

Une huilerie fait partie de la catégorie de ces sociétés qui doivent être entre des mains privées. Mais il convenait qu’au préalable, cette SONACOS fasse l’objet d’une séparation en différentes huileries, ceci faisant jouer la concurrence entre elles, comme ce fut le cas auparavant avec Lesieur, Petersen, Lyndiane ….

Chaque sénégalais aurait pu avoir une part dans les sociétés qui en résulteraient, surtout le monde paysan, tout en souhaitant que cela soit durable.

Il conviendrait ainsi qu’Auchan donne des parts aux sénégalais, avec un rapatriement suffisamment contrôlé de ses parts de bénéfices, dans une proportion raisonnable, sans dépassement d’un certain pourcentage.

Il convient aussi que l’Etat amorce d’autres sociétés similaires qui doivent être fondamentalement privées, pour se retirer après, en vendant ses parts à la population, mais toutefois, tout en restant vigilant et impartial, pour que personne ne soit lésé.

Personne n’a le droit de s’approprier un bien appartenant au peuple, même si ce dernier est dans l’ignorance.

Qu’en a-t-il été des sociétés de tissage comme SOTIBA SIMPAFRIC, ICOTAF etc.. ?

Qu’en a-t-il été des Chemins de Fer du Dakar Niger (DN) ?

Qu’en est-il de la SERAS ?

Qu’en est-il des ICS ?

Etc…

4. Conclusion

N’est-il pas temps que de telles sociétés fassent l’objet de plus de transparence pour la population ?

N’est-il pas temps que de telles sociétés qui constituent le fondement d’un vrai développement soient constituées en actions au profit de tous les sénégalais ?

Par ailleurs, il est vrai que l’initiative individuelle sénégalaise devrait être une solution.

Qu’est-ce qui empêche l’UNACOIS d’en faire usage comme aurait fait Auchan ?

Mais en a-t-elle la culture ?

Que fait l’Etat pour favoriser de telles initiatives ?

L’Etat y met-il toute la persévérance requise, eu égard à la faiblesse de l’instruction et de l’information au niveau des acteurs, à leur degré d’ignorance, ainsi qu’à un environnement administratif vulnérable, face à l’éventualité d’une mauvaise gouvernance ?

La transversale Fas Boye- Méckhé-BabaGarage-Bambey-Fatick-Foundiougne¬-Fimela-K Samaba Dia¬Djiffer pour libérer et lancer le commerce entre le Cadior, le Baol, le Sine, et le Saloum.

Transversale FasBoy Méckhé Baba Garage Bambey Fatick Foundiougne K Samba  Dia Djiffer pour lancer le commerce entre les habitants de ces zones
Transversale FasBoy Méckhé Baba Garage Bambey Fatick Foundiougne K Samba Dia Djiffer pour lancer le commerce entre les habitants de ces zones

La Route Méckhé BabaGarage Bambey Fatick daterait de l’époque coloniale (1943). Ne serait-il pas temps de concrétiser un tel projet ?

Un témoin comme le vieux Modou Kane plus connu dans son village de Sine Lèye Kane sous le nom Modou Abdou Ngoné Kane fera même remarquer que les responsables du projet à l’époque avaient pour noms Messieurs Mollet et Fouad.

Serigne Modou Kane Notable aux Parcelles assainies mandataire de plusieurs Khalifs Généraux de Touba à Dakar depuis Serigne Abdoul Ahad Mbacké.
Serigne Modou Kane, Notable aux Parcelles assainies mandataire de plusieurs Khalifs Généraux de Touba à Dakar depuis Serigne Abdoul Ahad Mbacké.

Selon lui, le projet n’avait pas manqué d’être marqué par une implication des chefs de Canton de l’époque tels que :

  • Baye Ndongo Fall chef de Canton de Baba Garage et keur Samba Kane
  • Ibra Déguène Diop chef de Canton de Koule Khandang
  • Massambe Arame Diop chef de Canton de Pékesse
  • Kouli chef de Canton de Niakhène
  • KonkoBa chef de Canton de Touba Toul

On peut noter que les premières routes étant faite de branchages, brindilles et de pailles, la main d’œuvre était quasi locale.

On peut penser que le colon réalisait ses voies de communication dans un but notamment commercial, en fonction de la situation des produits dont il avait besoin, tels que l’arachide à l’intérieur du pays, mais en informant certainement largement les autorités locales.

Mais au-delà de ces considérations, il convient de noter que cette route à beaucoup d’avantages.

Elle va desservir beaucoup de villages comme :

  • Keri
  • Touba kane
  • Darou seye
  • Sine Leye Kane
  • Gandek
  • Baba Garage ancien point de vente de l’arachide
  • Thièpe
  • Ndiom Gaye
  • etc..

Ces villages invisibles à partir des routes nationales vont pouvoir être accessibles et présenter leur production souvent insoupçonnée à des points de vente comme Méckhé, Bambey et  Fatick et y rencontrer des acheteurs.

Par ailleurs, si une ligne électrique Moyenne Tension dessert cette route jusqu’à Baba Garage, en alimentant en électricité les villages rencontrés, le développement économique et commercial n’en sera que mieux portant.

  • Une ville comme Méckhé va pouvoir renforcer son caractère marchand pour les produits des villages environnants. Elle pourra échanger ses chaussures avec des produits halieutiques du Sine et du Saloum. Un village comme Gandek qui semble-t-il, est spécialisé dans la culture de la pomme de terre va pouvoir être mieux connu.
  • Le village de Baba Garage, carrefour célèbre dans le temps, à la frontière du Cadior et du Baol, devenu inconnu par suite de son enclavement, va pouvoir exhiber sa notoriété d’ancien point de vente de l’arachide.
  • Une ville comme Fatick va également en profiter en pouvant échanger avec Méckhé, et pourquoi pas vendre dans sa région les chaussures faites dans cette ville. C’est ainsi que si on prolonge la route de Fatick à Joal et Djiffer à partir de l’embarcadère de Foundiougne, cela va permettre aux villages du Cadior et Baol, desservis par cette route d’être approvisionnés en produits halieutiques (frais ou secs), en échange de leurs produits propres, tels que les mangues et produits maraîchers.
  • De même, si on complète le projet par un pont entre Fatick et Foundiougne, la commercialisation des produits halieutiques pourra davantage connaître un essor.

    Ce pont devait être fait depuis longtemps pour une bonne intégration de  Foundiougne ainsi que d'une bonne partie du Saloum dans les échanges commerciaux du pays. Ce pont pourrait certainement être réalisé en BOOT.
    Ce pont devait être fait depuis longtemps pour une bonne intégration de Foundiougne ainsi que d’une bonne partie du Saloum dans les échanges commerciaux du pays. Ce pont pourrait certainement être réalisé en BOOT.

Fatick pourra devenir un centre d’échange et en profiter pour construire des chambres frigorifiques qui lui permettront de faire de la plus value sur ces produits qui pourront être vendus :

  • aux voyageurs empruntant la nationale 1 qui passe devant elle,
  • ainsi qu’à ceux qui vont sur la nationale 3 au niveau de Bambey
  • et également à ceux qui vont sur la nationale 2 au niveau de Méckhé.

Fatick aura aussi l’avantage d’être un véritable carrefour, lui permettant d’héberger des voyageurs voulant aller sur la côte sud pour chercher des produits halieutiques secs (poissons fumés, coquillages, etc … ) et retourner pour les vendre :

  • à Bambey sur la nationale 3 et pourquoi pas jusqu’à Diourbel et Touba.
  • Et à Méckhé sur la nationale 2

De même, Bambey et Méckhé vont pouvoir renforcer leur état de carrefour et pouvoir se doter de chambres froides.

Il en sera de même pour Baba Garage qui, en tant qu’ancien carrefour, va pouvoir renaître et desservir les villages environnants.

Si l’on fait la jonction Méckhé-FasBoye-Mboro, l’approvisionnement en poisson de la zone Cayorienne de Méckhé va pouvoir être renforcé. De même, les mangues et produits maraîchers de Mboro pourront être distribués dans le marché de Méckhé et à Fatick.

Ainsi, les populations du Cayor, du Baol, du Sine et du Saloum vont pouvoir se rapprocher davantage et intensifier leurs échanges commerciaux, ce qui aura certainement une répercussion sur la balance des paiements du pays.

Il convient enfin de noter que cette longue route est déjà faite en partie. Les tronçons suivants sont déjà réalisés :

  • Bambey-Fatick
  • Fatick – Embarcadère de Foundiougne

Donc, il ne resterait plus à faire que les tronçons :

  • Méckhé-Baba Garage-Bambey
  • Embarcadère de Foundiougne-Fimela-Keur Samba Dia-Djiffer

Pour renforcer la mobilité dans la zone, il conviendrait de faire également les tronçons suivants :

  • Baba Garage Embranchement Dinguiraye-Thilmakha
  • Baba Garage-Touba Toul

Dans la foulée, le bitumage de la route entre Joal et Djiffer sera d’un grand  apport.

Il serait important de bitumer la route Joal-Keur Samba Dia-Djiffer.
Il serait important de bitumer la route Joal-Keur Samba Dia-Djiffer.

Djiffer : cette presqu'île a abrité une mine de titane. On s'y approvisionne actuellement en produits halieutiques secs (poissons fumés, coquillages etc...).
Djiffer : cette presqu’île a abrité une mine de titane. On s’y approvisionne actuellement en produits halieutiques secs (poissons fumés, coquillages etc…).

Une telle mobilité ne devrait pas manquer de renforcer l’essor commercial de cette zone.